10 étapes pour créer son entreprise simplement et sereinement.

par | Mai 4, 2024 | Création d'entreprise

10 étapes pour créer son entreprise simplement et sereinement.

Qu’importe votre secteur d’activité, le statut juridique que vous souhaitez, que vous vous lanciez sur le web ou en physique, les étapes pour mener à bien votre projet entrepreneurial sont toujours les mêmes.

1 Trouver l’idée

C’est le point de départ !


Un projet ne peut pas grandir sans s’appuyer sur un constat de départ, un rêve, une volonté de faire les choses différemment. L’idée peut éclore dans notre vie quotidienne, dans le milieu professionnel dans lequel nous évoluons ou bien de la vie économique tout simplement. Cela peut être une innovation, une expertise dans un domaine spécifique ou une problématique encore non résolue aujourd’hui. Nos modes de vie, de consommation évoluent, il y a donc des nouveaux usages qui émergent et avec eux des opportunités pour créer son entreprise.

2 Transformer l’idée en projet


Une fois votre idée formalisée, il est temps d’en dessiner les contours, de la connaître dans les moindres détails. Effectivement, votre idée peut être excellente et le besoin auquel elle répond réel, mais une activité économique peut-elle vraiment reposer dessus ?
Les premières questions à se poser sont :

  • Pourquoi cette idée est pas une autre ? Qu’est ce qui vous motive à travers ce projet ? Quels sont les enjeux ?
  • Quoi ? Est-ce un produit, un service ? Est-il vendu en ligne, en direct, via des
    partenaires ?
  • A quels besoins cela répond ? Les gens cherchent-ils vraiment à résoudre leurs
    problèmes ? Comment font-ils aujourd’hui ?
  • Qui sont les clients ?
  • Comment allez-vous formaliser votre projet ? Avec quels moyens matériels et
    humains ? Sous quelle forme allez-vous proposer vos prestations ?
  • Quelle est votre valeur ajoutée ? Que faites-vous de différent ?
    Ce premier état des lieux vous permet d’y voir plus clair et d’appréhender l’étendue de votre projet. Il convient ensuite de le confronter à la réalité économique du marché pour vérifier sa viabilité.

3 Réaliser une étude de marché


Il est primordial de confronter votre idée à son environnement économique et réglementaire. Il faudra ensuite vérifier l’appétence pour votre offre.

a) Faire une veille précise de votre marché

Vous pouvez utiliser des méthodes comme l’analyse PESTEL (on étudie les facettes suivantes : Politique, Economique, Socioculturel, Technologique, Ecologique et Légale), ainsi que les forces de PORTER (quel est le poids des fournisseurs, des clients, de la concurrence, des nouveaux acteurs et des produits de substitution sur le marché).
Grâce à cette recherche documentaire, vous devez être en mesure d’avoir les informations clés de votre marché : sa taille, le nombre d’entreprises présentes, ses tendances d’évolution, les leaders du secteur, s’il est local, national ou international. Vous devez déceler s’il y a des opportunités ou des menaces en fonction des facteurs
politiques, environnementaux, économiques… Avec cette vision claire du marché et de son évolution, place maintenant à l’analyse de vos prospects.

b) Réaliser une étude de marché

Il est temps d’aller tester votre offre auprès de vos futurs clients. C’est l’étape clé pour avancer dans votre projet, affiner votre offre et voir si vous êtes dans la bonne direction. Quoi de mieux que d’échanger directement avec sa cible pour mieux la connaître, savoir ses besoins, ses habitudes de consommation et surtout valider que votre offre lui correspond et l’intéresse.


A ce stade de votre réflexion, il faut vérifier l’attractivité de l’offre avant d’engager trop d’énergie et de fonds dans le projet.


C’est l’heure du questionnaire !


Avant de le rédiger, il faut bien avoir en tête l’objectif, ce que vous cherchez à apprendre. Car une étude de marché efficace se dédie à un objectif unique. Si vous avez une idée claire de votre offre, votre objectif est de valider son attractivité. Vous pouvez rédiger votre questionnaire en « entonnoir ». Posez d’abord des questions génériques qui vous permettent de connaître vos répondants et valider qu’ils appartiennent à votre cible. Ensuite vous présentez votre offre dans les grandes lignes et vous posez différentes questions plus précises pour valider l’intérêt et la volonté de passer à l’acte d’achat.


Attention, restez objectif et neutre dans la formulation de vos questions pour ne pas biaiser l’analyse des réponses. Diffusez votre questionnaire au plus grand nombre, en gardant en tête qu’il vous faut au moins une centaine de réponses venant de votre cible. Effectivement si vous avez 500 réponses mais seulement 50 personnes réellement concernées par votre offre, les résultats ne seront pas le reflet du marché. Vous pouvez varier le type de questions : question fermée à choix unique (Avez-vous une voiture ? Oui / Non), question fermée à choix multiple (Quels moyens de transport utilisez- vous ? Bus / Train / Vélo / Voiture / Autre :_), question de classement (on demande de mettre les réponses par ordre de priorité, d’intérêt), question d’échelle (note de 1 à 5) et
les questions ouvertes (Que pensez-vous des voitures électriques ? ). N’hésitez pas à rédiger un petit texte introductif pour expliquer la raison de votre
questionnaire puis un mot de remerciements en fin de questionnaire.

Limitez aussi le nombre de questions car si cela prend trop de temps à répondre, les gens n’iront pas au bout et vous ne pourrez pas analyser les résultats correctement. Testez-le avant de le diffuser en masse pour vérifier la compréhension des questions, la facilité à y répondre etc.
Ensuite, il ne vous reste plus qu’à analyser les réponses obtenues pour voir si votre offre plait, si elle est comprise et si elle est commercialisable. Cette étape vous permet de réajuster votre projet pour qu’il soit en adéquation avec le marché.

4 Vérifier l’adéquation homme / projet


A ce stade, vous avez une vision précise de votre projet et de son marché. La question à se poser maintenant est : suis-je fait pour ce projet ?


L’entrepreneuriat est une aventure à part entière, les enjeux ne sont pas les mêmes que lorsque l’on est salarié d’une structure.


Cela demande d’être polyvalent pour gérer tous les pans de l’entreprise : la prospection, la commercialisation, la communication, la comptabilité, la production de l’offre… Il est important de faire le point sur vos compétences et connaissances, pour savoir si vous avez toutes les ressources nécessaires pour la réussite de votre projet où si vous avez besoin de vous former sur certaines parties.


Votre personnalité correspond-elle à ce changement dans votre vie ? Vous serez la représentation même de votre entreprise, la valeur ajoutée de votre offre. Car avant des services ou des produits, c’est souvent l’interlocuteur, son discours, son parcours qui nous touche et nous invite à travailler avec lui. Ce rôle vous parait-il en adéquation avec ce que vous avez envie de faire ?


Il convient aussi de se demander si l’entrepreneuriat sera possible avec votre vie personnelle. Il est important de se projeter dans son quotidien pour être conscient de l’impact que cela aura sur la sphère privée. Car contrairement à un poste dans une entreprise, si vous ne travaillez pas, vous ne rentrez pas de chiffre d’affaires par exemple. Et les heures effectuées chaque jour ne sont pas les mêmes non plus. Bien évidemment, ces remarques sont des généralités et tout le monde ne fonctionne pas de la même manière à son compte mais force est de constater que c’est difficile de mettre son
cerveau sur Off quand il s’agit de son activité. Le but n’est pas de vous dissuader à entreprendre mais de le faire en ayant conscience des avantages et des inconvénients avant de vous lancer.

5 Maîtriser le projet


C’est la phase de marketing stratégique. Il est l’heure de décliner votre offre et de répondre aux très connus 5P :

  • Produit : comment répondez-vous aux besoins des consommateurs ? Comment sematérialise votre offre : des produits, des services ? Avez-vous plusieurs produits ?Est-ce personnalisable ? Quels sont vos avantages concurrentiels ?
  • Prix : il va falloir vous positionner sur le marché en fixant le prix de vos prestations. Ce dernier doit prendre en compte les acteurs présents sur le marché, mais également vos charges à couvrir, vos compétences et votre valeur ajoutée. Il faut garder en tête que vous devez dépasser votre seuil de rentabilité, dégager un bénéfice et pouvoir en vivre.
  • Personne : a qui vendez-vous vos prestations ? Comment ils achètent habituellement ? Quel type des clients visez-vous (particuliers, professionnels…) ? Comment fonctionnent-ils ? Y a-t-il des intermédiaires à prendre en compte ?
  • Place : où allez-vous proposer vos prestations ? En ligne, en boutique ? Quelle est votre zone de chalandise (secteur géographique où vous intervenez)? Travaillez- vous dans toute la France, à l’international ?
  • Promotion : comment allez-vous atteindre votre cible ? Par quels canaux allez-vous communiquer sur votre offre ? Les réseaux sociaux, la presse, des flyers, un site internet… ? Comment allez-vous vous faire connaître, gagner en visibilité et
    notoriété ? Un outil utile pour récapituler cette étape est le Business Model Canvas, il reprend les informations de manière synthétique.
    Comme lors des étapes précédentes, posez-vous un maximum de questions, explorez tous les recoins du projet, mettez-vous à la place du client et imaginez son parcours pour arriver jusqu’à vous.

6 Etablir le plan de financement


A présent, vous connaissez votre projet sur le bout des doigts, ça y est ! Vous êtes arrivé à l’étape des projections chiffrées.
Vous avez besoin d’établir la liste de toutes vos dépenses (charges fixes et variables). Est-ce que vous avez besoin d’un local, d’un véhicule, de personnel, de logiciels, de matériel ? Il faut aussi penser aux différentes assurances, responsabilité civile professionnelle et taxes. Il y aura aussi vos frais de communication : site internet, création de logo, flyers…


En parallèle, quelles ressources allez-vous avoir ? Quel chiffre d’affaires prévoyez-vous de faire la 1 ère année, puis la 2 ème et la 3 ème  ? Vous devez établir un plan de financement sur 3 ans pour permettre à de potentiels investisseurs ou financeurs de se projeter. Cela valide aussi la rentabilité de votre activité et vous permet de vous projeter à court et moyen terme. Ensuite, si vous avez besoin de financement pour vous lancer, il va falloir étudier les
possibilités qui s’offrent à vous : financement de la région, subvention selon votre métier ou profil, prêt d’honneur, prêt bancaire… L’étape suivante sera d’argumenter en faveur de votre projet auprès des différents organismes.

7 Rédiger le business plan


Tout le travail que vous avez accompli au fil des étapes précédentes se résume dans un document unique : le Business Plan. C’est le fruit de votre réflexion et de vos recherches qui sont synthétisés à destination des financeurs, de potentiels associés mais aussi pour vous.
Il reprend :

  • Un résumé de votre activité, votre mission à travers elle.
  • Le portrait de votre entreprise : votre idée, les produits ou services que vous allez proposer.
  • Le profil du créateur et de son équipe.
  • L’étude de marché, l’environnement concurrentiel, le public visé.
  • La stratégie de l’entreprise (sa valeur ajoutée, sa stratégie marketing et commerciale).
  • Le prévisionnel et le plan de financement.
    Il contient une partie de données hypothétiques (projectives) mais il vous permet d’avoir une vision globale de votre activité et ainsi pouvoir mettre en place un plan d’action pour atteindre vos objectifs.

8 Tester l’activité


Arrivé à ce stade, il est temps de passer à l’action, d’obtenir une « preuve de concept », de vérifier concrètement l’attractivité de votre offre sur le terrain.


Tout n’est pas parfait, vous avez encore des choses à construire et à mettre en place, mais rien de mieux que de se lancer dans le grand bain et d’aller au contact de vos clients pour avancer et progresser. Vous pourrez co-construire votre offre, l’enrichir, tester des actions. Il existe des structures vous permettant de facturer sans avoir à créer votre structure au préalable : les coopératives d’activité, les couveuses, le portage salarial…


Vous pouvez aussi tester de manière plus informelle, le tout est d’oser passer à l’action. Car lorsque l’on est entrepreneur on se pose énormément de questions, nous sommes souvent seul pour prendre les décisions et de ce fait on a tendance à vouloir que tout soit parfait avant d’en parler, de proposer le service. Or parfois le fait de se lancer nous permet de valider que nous sommes sur la bonne voie, de vérifier que l’offre est comprise et intéresse nos clients.

9 Choisir sa forme juridique


Vous connaissez votre marché, les acteurs présents, vos clients, les forces de votre entreprise, sa valeur ajoutée. Vous avez également établi votre prévisionnel financier. C’est le moment de choisir le statut juridique de votre activité.


Il y a différents paramètres à prendre en compte : est-ce que vous vous lancez seul, à plusieurs ? Pensez-vous recruter ? Est-ce que vous avez beaucoup d’investissements à faire au démarrage ? Voulez-vous être salarié de votre structure ? Il faut également se rapprocher d’un expert-comptable pour faire le point sur l’impact fiscal et social en fonction du statut choisi et du chiffre d’affaires généré. La TVA est-elle importante dans votre business ? Pour vous aider dans votre réflexion, voici un comparatif effectué par BPI France que je
trouve très bien fait.


Faites-vous conseiller car une modification de statut ou un changement de structure a un coût alors autant partir sur la bonne base dès le début.
Petit tips si vous partez à plusieurs, rédigez un pacte d’associés afin de cadrer vos relations et statuer d’avance sur la marche à suivre en cas de difficultés, de sortie d’un associé, d’ouverture du capital à d’autres personnes… Mieux vaut avoir abordé les différents scénarii ensemble en amont car en cas de problème, vous pourrez vous appuyer sur cet acte et ainsi désamorcer de potentiels conflits.

10 Se lancer

Nous voilà arrivé au point final de la création, ou au début de la vraie aventure Après avoir fait les démarches administratives, juridiques et fiscales, il est venu le moment de se mettre en action.


Etablissez un plan d’action précis vous permettant d’atteindre les objectifs fixés dans votre prévisionnel. Un plan d’action se décline en missions concrètes vous permettant d’avancer pas à pas sur toutes les facettes de votre entreprise. Il faut établir une stratégie commerciale et marketing, installer une routine pour le suivi administratif (devis, facture, relance, comptabilité…) etc.


L’objectif est d’optimiser votre temps et la répartition des tâches à réaliser.
Et point crucial, suivez vos actions ! Mettez en place des indicateurs pour vérifier que ce que vous avez mis en place fonctionne. Par exemple, vous avez déposé des flyers en boîte aux lettres, combien de contacts avaient eu grâce à cette action de communication.


Si vous avez fait de la prospection téléphonique, combien de personnes avez-vous appelé, combien ont accepté un rdv et combien travaillent avec vous finalement ? Quel est votre taux de transformation ?
Il faut toujours avoir un œil sur votre chiffre d’affaires (son évolution, la saisonnalité, la cause des variations), votre trésorerie, votre marge, votre panier moyen.
Piloter au quotidien vous permet d’ajuster rapidement en cas de problème. C’est aussi un moyen de prendre du recul et de la hauteur sur votre stratégie grâce à des données objectives et quantitatives.
L’aventure entrepreneuriale demande de s’ajuster en permanence, d’être proactif en suivant les évolutions de son marché et des tendances de consommation. Alors prêt pour l’aventure ?

Charlotte Rondeau – consultante en marketing et création d’entreprise. J’accompagne les porteurs de projets et les entrepreneurs à développer leur activité en révélant leur potentiel grâce à une stratégie marketing authentique et différenciante.